mercredi 7 décembre 2011

Le convoyage de "Cirrus"

Aventures et carnet de bord du convoyage de "Cirrus" entre Le Grau du Roi (30) et Strasbourg (67)
Cirrus au port à Strasbourg - Fin du convoyage ...
Le but de ce convoyage est de livrer Cirrus sur son futur lieu de vente.
Tout d’abord le voyage en chiffres :
·         103 heures sur 11 jours de navigation
  
      ·          138 écluses franchies

·         870 km parcourus

Du 25 octobre au 5 novembre
·         19 cours d’eau empruntés
§  Le grau
§  Le canal du Rhône à Sète
§  Le Petit Rhône
§  Le Rhône
§  Le canal de Donzère à Montdragon
§  Le canal de déviation de Montélimar
§  Le canal de déviation de Logis-Neuf
§  Le canal de déviation de  Beauchastel
§  Le canal de fuite
§  La Saône
§  Le canal de déviation de Seurre
§  Le canal du Rhône au Rhin
§  Le Doubs
§  Le canal de la Marne au Rhin
§  le canal de jonction au port de Kembs
(ancien canal de Huningue)
§  Le Grand Canal d’Alsace
§  Le Rhin canalisé
§  Le canal de la Marne au Rhin
§  Le canal du Rhône au Rhin – Branche nord

·         16 départements longés ou traversés
§  Le Gard – 30
§  Les Bouche du Rhône – 13
§  Le Vaucluse – 84
§  La Drôme – 26
§  L’Ardèche – 07
§  L’Isère – 38
§  La Loire – 42
§  Le Rhône – 69
§  L’Ain – 01
§  La Saône et Loire – 71
§  La Côte d’Or – 21
§  Le Jura – 39
§  Le Doubs – 25
§  Le Territoire de Belfort – 90
§  Le Haut-Rhin – 68
§  Le Bas Rhin – 67

·         6 régions traversées
§  Languedoc-Roussillon
§  Provence-Alpes-Côte d’Azur
§  Rhône-Alpes
§  Bourgogne
§  Franche-Comté
§  Alsace

·         2 pays
§  La France
§  L’Allemagne, généreusement caressée sur la rive droite du Rhin

Le Grau du Roi - 30

Le bateau :
Cirrus est un Aquanaut Drifter de 2006, de 12,50 m dont la plage de bain arrière a été allongée à la demande de son propriétaire, ce qui porte sa longueur hors tout à 13,10 m, 4,10 m de largeur, 1,20 m de tirant d’eau et 2,80 m de tirant d’air, lorsque les pare-brises sont retirés et le mât couché.

La grande plage arrière de Cirrus, avec porte d'accès direct dans la grande cabine de douche

Il est équipé d’un moteur Perkins de 225 CV, totalisant 464,50 heures de fonctionnement.

Perkins 225 CV


Il est homologué et armé pour une navigation hauturière de catégorie B et peut accueillir 8 personnes à bord.







Le départ :
Mon épouse Annick et moi Alain, sommes arrivés par le TGV à Nîmes puis ensuite le car jusqu’à Le Grau du Roi à 13h47 le lundi 24 octobre, après un voyage de seulement 4 h ½ depuis Paris-Gare de Lyon. Antoine le propriétaire nous attend pour nous conduire à Port Camargue, le gigantesque port de plaisance de Le Grau du Roi et faire la connaissance de Cirrus.

Un vent violent souffle à ce moment, force 6 à 7. 

Après avoir  fait le tour du « propriétaire » reçu les informations d’usage, les conseils usuels et les recommandations particulières nos hôtes nous quittent à 16h00 pour repartir en voiture en région parisienne.


Cirrus à Port Camargue - 30

Antoine, Brigitte et leur fille Noémie nous quittent en nous confiant Cirrus à nos bons soins
Nous partons pour un ravitaillement pour trois, quatre jours à la supérette environ 2 km aller-retour.

Port Camargue
Port Camargue est un port où tous les bassins sont entourés de petites maisons (R+1 ou R+2
principalement), dites « maisons de pêcheur » avec leur appontement privés accueillant des bateaux à leur pied.

Port Camargue
Le pont-tournant de Le Grau du Roi (Gard-30, région Languedoc-Roussillon) d’après la feuille d’information
en notre possession ouvre à 8h00 et 11h30 et le pont levant suivant, étant en travaux ne se lèvera pas. Nous décidons de partir pour l’ouverture de 11h30, nous évitant ainsi de partir et de sortir du port en pleine nuit.
Port Camargue
La météo du 24/10, origine Météo France diffusée par le CROSS MED, relevée à 18h30 sur la VHF nous fait part d’un BMS (Bulletin Météorologique Spécial) n°286 annonçant un fort coup de vent de sud-est d’une force de 7 à 8 Beaufort (50 à 74 km/h) valable jusqu‘au lendemain, mardi 25 octobre à 9h00 TU, (10h00 heure locale) et une mer forte à très forte, soit 2,5 à 6 m de hauteur de vague … Pourvu que ça se calme bien pour 10h00 demain heure prévue pour notre départ !
Un rayon de soleil perce péniblement !
Suite à une bonne nuit, agrémentée par les rafales de vent et le chant des baleines lorsqu’il s’engouffre  dans les baumes et fait rageusement claquer les drisses des mâts des nombreux voiliers, nous émergeons à 8h00 le mardi matin, dans un calme suspect et un ciel mitigé entre soleil et nuages. Le vent est tombé.
Le ciel est ombragé à nouveau...
Après un bon petit déjeuner, une bonne douche et le complément du plein des réservoirs d’eau, nous appareillons à 10h15 du ponton W de Port Camargue, en pilotant du poste de barre extérieur.
Mais à Port Camargue,
le soleil est joueur ce matin,
il joue à cache cache !
Les 25 et 26 octobre






















Nous faisons un petit tour dans différents bassins permettant ainsi de se familiariser avec ce nouveau bateau.

Le bateau au pied de l'appartement ou du jardin...
Je teste les différentes réponses du comportement du navire face aux angles de barres à basse vitesse, son aire de virage, ses réactions en marche arrière.

... mais est-ce vraiment vivable l'été ?
Tout est fort satisfaisant, le moteur est très silencieux et sa progression en accélération douce et agréable. La manœuvre en marche arrière est un peu plus délicate pour rester en ligne droite ou pour virer, mais c’est un détail…

La tour de la Capitainerie de Port Camargue
A 10h15 nous sortons de Port Camargue pour filer en Méditerranée, à 2000 tours par minute et une vitesse de croisière de 9 nœuds, la manette de gaz extérieure à une fâcheuse tendance à redescendre, faisant ainsi baisser le régime moteur d’environ 200 tours et se stabiliser. Donc pour maintenir 2000 tours il faut monter à 2200 et laisser retomber au régime – Comportement bizarre !
La mer est calme, le soleil finit par s'imposer de façon stable et il n’y a pas de vent, jusqu’à l’entrée du charmant Port de Pêche de Le Grau du Roi. Le grau est une brèche dans le cordon littoral, et il mène au canal du Rhône à Sète.

En venant du large, l'entrée du charmant port de pêche de le Grau du Roi

Le canal du Rhône à Sète
A 10h58 nous nous amarrons à un ponton face à l’ancien phare construit en 1828, en attendant l’ouverture de 11h30. A pied je vais me renseigner. Un pêcheur me dit que l’horaire a changé et que le pont s’ouvrira à 12h30 ! Je file à la petite maison, poste de commande du pont et effectivement une note de service confirme l’information du pêcheur !

L'ancien phare de Le Grau du Roi, construit en 1828

Nous débarquons, refaisons quelques courses et découvrons une vielle ville très pittoresque, avec ses petites rues ou ses ruelles qui débouchent jusque sur la plage, son marché, ses étales de poissons, vides à l’heure ou nous passons et tous ces bateaux de pêche allant de la barcasse jusqu’au chalutier. C’est coloré, c’est animé et avec ce soleil c’est estival…

Les bateaux de pêche et le pont tournant au fond
A 12h23, je nous annonce sur le canal VHF73* auprès du personnel manœuvrant le pont et nous passons à 12h30.

Très pittoresque Le Grau du Roi
A 12h35, nous passons sous le pont levant qui reste immobile pour cause de travaux. Ça passe juste, cinq petits centimètres au dessus de la manette de commande de gaz extérieure et moi je suis complètement accroupi derrière la barre extérieure.

Le pont levant à l'horizon
Puis nous longeons les étangs où se reposent parfois sur une seule patte des magnifiques flamands roses...

Les étangs et les flamands roses
... et les marais salants avec leurs tas de sel monstrueux à hauteur de l’usine de la Compagnie des Salins du Midi et des Salines de l’Est, fondée en 1856 et qui produit sur le site d’Aigues Mortes 250 000 tonnes de sel par an. Plus d’un tiers des besoins du marché français en alimentation humaine et animale.

La Compagnie des Salins du Midi
A 13h00 nous arrivons à Aigues Mortes, prêt à croisé un voilier de plaisance à une cinquantaine de mètres devant nous, je pilote au poste de barre extérieur quand soudain la barre tourne dans le vide. Après être passé au point mort, je descends en catastrophe et je reprends précipitamment la barre dans le poste intérieur, assure la manœuvre de croisement et pour commencer l’investigation du problème, Annick me relaye au pilotage.


Le poste de barre intérieur au dessus du coin repas

Les remparts d'Aigues Mortes - 30
Nous passons le pont tournant SNCF à notre droite, puis nous commençons à apercevoir, pour les longer ensuite les tours et les remparts de la ville, édifiés en 1240 par Saint-Louis aux portes de son Royaume et 8 siècles plus tard, ces fortifications dominent toujours la Camargue.

Les remparts d'Aigues Mortes - 30
Après avoir ouvert le panneau de barre intérieure, qui  a en plus un taquet de retenue qui se détache, je constate à la base du coffrage, une fuite d’huile hydraulique à la vis de purge qui est dévissée ! Je la resserre. J’inspecte maintenant le réservoir de la barre du poste extérieur. Il est vide et il n’y a pas de bidon de réserve d’huile hydraulique, à bord. Après en avoir informé Antoine le propriétaire, il me dit avoir confié ces travaux à un professionnel – Bravo et félicitations à ce professionnel !


Recollage du taquet et maintien
en position avec un pied de fauteuil
La présence d'huile hydraulique
Ce n'est pas le bois qui est verni !

Nous piloterons du poste de barre intérieur jusqu’à une possibilité d’approvisionnement d’un bidon d’huile hydraulique sur notre route.





En amont, après le port d'Aigues Mortes - 30
Sur les bords de rives se côtoient les hérons cendrés, qui nous accompagnerons sur tout notre périple...

Un héron cendré sur le muret
...et les chevaux sauvages. Peut-être pas sauvages ? Mais assurément en liberté ! Le Camargue est une race de petit cheval de selle rustique à la robe de couleur grise et ayant une taille de 1,35 m à 1,50 m pour 300 à 400 kg. Il est dit que c’est une des races les plus anciennes au monde et il est célèbre grâce au film français « Crin Blanc » sorti en 1953 (Hum, mon année de naissance...).

Les chevaux "Camargues" en liberté !


Le petit Rhône
A 15h15, nous franchissons l’écluse de Saint Gilles – VHF18 – et nous embouquons le Petit Rhône et son chenal balisé par des espars ou des bouées. 

Les espars sur le Petit-Rhône
Nous passerons après chaque éclusage en veille sur le canal VHF10 qui est le canal de veille et de sécurité sur le Rhône, canal réservé à la Marine Nationale en mer, mais qui généralement remplace le canal 16 (Appel de détresse et de sécurité en Mer) dans les eaux de navigation intérieures.

Les espars sur le Petit-Rhône
La porte du coffre de barre, à son taquet qui se décroche et ainsi elle tombe. Je l’enlève et la mets de côté !

Le Rhône


Le Rhône
A 16h48, nous sommes maintenant sur le Rhône, large et majestueux, avec un courant dans le nez de 7 km/h. Le moteur est calé à 2000 t/mn pour une vitesse de croisière qui est de l’ordre de 15 km/h.

Le Rhône
Nous arrivons à Tarascon (Bouches du Rhône – 13, région Provence-Alpes-Côte d’Azur), en passant devant son château, ...

Le Château de Tarascon - 13
...qui borde le fleuve, construit entre 1400 et 1435 sous Louis II d’Anjou puis terminé par son fils le roi René en 1449.

Le Château de Tarascon - 13
Nous arrivons devant l’écluse de Vallabrègues– VHF20 et 15,50 m de hauteur –  où nous faisons le bouchon en attente d’un commerce descendant. Elle est, comme toutes les écluses sur le Rhône, pourvue de bollards flottants. Impossible d’espérer passer deux amarres, les bollards sont trop éloignés les uns des autres. Nous adoptons la solution de passer une amarre sur l’arrière, barre toute vers le bajoyer, et la marche avant enclenchée doucement, ce qui a pour conséquence de coller le bateau contre le bajoyer. Attention le port du gilet de sauvetage (ou VFI : Vêtement à Flottabilité Intégrée) est obligatoire, dans les écluses sur le Rhône, et c’est tout à fait normal.

Le Château de Tarascon
Nous sortons de l’écluse à 19h00, la nuit est déjà bien avancée et nous nous amarrons de nuit à la halte fluviale de Vallabrègues à 19h25 – PK261. A noter qu’il y a de l’eau mais pas d’électricité, ni de taquet disponible sur ce ponton. Nous devons tirer nos amarres en travers du ponton, pour atteindre les taquets de l’autre bord.

Le Château de Tarascon - 13
Avant de dîner, et ce sera un rituel tous les soirs, les contrôles d’usage s’imposent, le filtre à eau est propre, le niveau d’huile moteur est bon mais il y a une présence d’eau en fond de cale que j’évacue avec la pompe manuelle.
Présence d'eau en fond de cale
Le taquet s'est fendu !!!
Une inspection de l’outillage du bord me permet de constater qu’il y a de la colle, une perceuse sans foret, un marteau sans clou, des vis et des rondelles. J’aurai aimé percé ce taquet en bois avant de le visser à la porte – mais pas de foret ! Je laisse les trois clous d’origine qui serviront de guide de positionnement et je procède au collage et au vissage avec rondelle du taquet en bois qui bien évidement, comme je l’avais prévu, se fendille ! Bon, ce n’est pas grave, ça va tenir c’est le principal et ça ne se verra pas.




Le mercredi 26 octobre, nous quittons la halte de Vallabrègues à 8h00, sous le soleil levant faisant progressivement, sous sa chaleur, montée la brume au zénith.

Levée de soleil et de brume à 8h34...
Nous passons sous le pont d’Aramon,  puis à Villeneuve-Lès-Avignon - 30, devant la Guinguette du Vieux Moulin...

Guinguette du Vieux Moulin - 30
...et la Tour de Philippe-Le-Bel, érigée de 1292 à 1303, sur un étage pour en recevoir un second en 1360.

Tour de Philippe-Le-Bel
Le fleuve départage ici deux départements, en rive droite le Gard avec Villeneuve-Lès-Avignon et en rive gauche le Vaucluse – 84 avec Avignon.  

L’écluse d’Avignon derrière
le commerce« Gilberge »

A la sortie de l'écluse "Gilberge"
et nous croisons du lourd !


















A 9h35 nous sommes sassés dans l’écluse d’Avignon – VHF22 – en  25 minutes derrière un commerce « Gilberge » que nous suivrons toute la journée. Nous allons croisés de nombreux gros bâtiments de commerce : gaziers, pétroliers, vraquiers, pousseurs avec train de barges sur plusieurs centaines de mètres, navires à passagers et un ou deux plaisances.

Le Mont Ventoux vu du Rhône peu après l'écluse d'Avignon
En montant vers Orange nous admirons à la hauteur de Châteauneuf-du-Pape les ruines du château de l’Hers rive gauche – PK225, puis le château de Montfaucon rive droite. 

Les ruines du château de l'Hers
Les ruines du château de l'Hers
Le château de Montfaucon

Le château de Montfaucon
A 11h15 nous passons l’écluse de Caderousse – VHF19 – suivi du pittoresque village de Saint-Étienne-des-Sorts qui, on peut le dire, a les pieds qui trempent au droit de la rive droite du Rhône – PK204.

Le pittoresque village de Saint-Étienne-des-Sorts

Saint-Étienne-des-Sorts - 30
Saint-Étienne-des-Sorts
Nous croisons un immense bateau à passagers
En suite nous embouquons le canal de Donzère à Montdragon, nous franchissons à 13h35 l’écluse de Bollène – VHF20 et 23 m de profondeur !

L’écluse de Bollène – 84, et 23 m de profondeur !

23 m
"Gilberge" est toujours devant nous
Annick prépare un en-cas froid que nous mangerons en alternance, pendant que nous rejoignons à nouveau le Rhône à 15h15 pour nous retrouvé à hauteur de Donzère dans le département de la Drôme – 26 après être passé devant le site de la centrale nucléaire du Tricastin couvrant une superficie de 650 hectares.


La centrale nucléaire du Tricastin
A présent le Rhône délimite les départements de la Drôme et de l’Ardèche – 07, région Rhône-Alpes. 

Paysage sur le Rhône - Rive gauche

Paysage sur le Rhône - Rive droite

Le pont du Robinet dans le défilé de Donzère - 26

Paysage sur le Rhône - Rive gauche

A 15h53, sur le canal de déviation de Montélimar, nous sommes sassés dans l’écluse de Châteauneuf-du-Rhône – VHF22.

A 17h35 nous passons à côté du port de Cruas, sur la rive droite, puis nous franchissons à 18h21 sur le canal de déviation de Logis-Neuf l’écluse du même nom – VHF19.
Annick, écluse de Bollène
Le 27 octobre

Farniente pour le capitaine pendant la
fermeture des portes dans l'écluse
de Châteauneuf-du-Rhône - 26

Nous suivons  toujours le bâtiment de commerce de 110 m de long « Gilberge » son feu de nuit de poupe clignote par intermittence. Les espars de balisage ne sont plus visibles, je les ai sur ma cartographie électronique mais j’ai une confiance toute relative, Annick balaye la nuit avec la lampe rechargeable. Je ralentis, « Gilberge » maintenant nous distance et enfin, en pleine nuit à 20h07, sur le canal de déviation de  Beauchastel, nous rentrons dans l’écluse de Beauchastel – VHF20 – derrière « Gilberge » qui est amarré et nous attend.
Durant le sassement, le Capitaine, extrêmement sympathique de « Gilberge » nous appelle sur la VHF10 pour nous informer qu’il s’amarre aux ducs-d’albe après l’écluse et nous demande si nous allons continuer demain la route avec lui, il appareille à 6h00.
A 6h00, il fera nuit noire et je décline sa proposition en lui faisant comprendre nos difficultés à naviguer la nuit sans radar. Ce à quoi, il me répond qu’il peut mettre sur sa poupe un projecteur à ma  disposition pour nous éclairer la voie. Je le remercie de sa gentillesse mais je reste sur ma position. J’ai compris pourquoi son feu de poupe clignote, ce n’est pas un mauvais contact comme je l’avais imaginé, mais simplement son pavillon français qui passe et repasse devant au gré des courants d’air. 

Il est maintenant 20h40 quand nous sortons de l’écluse, « Gilberge » est amarré rive droite et nous éclaire de ses trois projecteurs avants, la halte plaisance qui est à une centaine de mètres en amont sur la même rive, pour nous faciliter l’amarrage. Par radio, je le remercie, nous nous souhaitons une bonne nuit et une bonne route pour demain.

A savoir, en général toutes les écluses sur le Rhône sont aménagées avec un ponton plaisance de très haute qualité. Il faut être en autonomie car il n’y a ni eau, ni électricité. Nous sommes tranquilles avec Cirrus qui a une réserve de 800 litres d’eau, répartie sur deux réservoirs plus un groupe électrogène. Une rampe d’accès permet de débarquer à terre, mais parfois sans possibilité de sortir de l’enceinte, qui se présente sous le forme d’un triangle et qui est fermée à sa base côté écluse par une clôture et son portail grillagés, fermé à clef,  et sur ses deux autres côtés par le fleuve en amont du barrage et le chenal de sortie de l’écluse. Nous sommes sur une île !

Bilan de cette journée, 12h30 de navigation, 130 km de parcourus et 6 écluses franchies.

Le coin repas

Après avoir dîné, nous n’avons pas eu besoin de berceuse pour s’endormir et passer une nuit réparatrice. Nuit, en ce qui me concerne, parsemée de flashes d’espars qui surgissaient tout à coup devant la proue du bateau…

La cabine propriétaire avec son hublot qui donne sur la plage arrière


Après un petit-déjeuner copieux et une bonne douche, nous sommes sur le pont à 7h48 ce jeudi 27 octobre, le jour peine à se lever, sous un ciel nuageux, « Gilberge » est déjà parti.

A 7h46, le jour commence à poindre - On peut aussi remarquer la qualité du ponton réservé à la plaisance !
Attention l’eau de la douche est excessivement brûlante et cela depuis le début que ce soit quand le chauffe-eau est branché sur le 220 V ou chauffé par le moteur, malgré que j’applique scrupuleusement ce que le propriétaire m’a demandé de faire. Laisser la circulation d’eau de refroidissement moteur au chauffe-eau en ouvrant les vannes de communication seulement deux heures avant la fin de navigation.

Nous quittons le canal de déviation de  Beauchastel et nous  rejoignons le lit du Rhône, qui étend sa vaste écharpe ondulée devant notre étrave, entre des berges pentues recouvertes de vignobles. 

A 8h40, nous nous amarrons au port de l’Epervière à Valence. Très beau site, avec un magasin d’accastillage et une pompe en libre service qui ouvre à 9h00. 
Je fonce au magasin acheté un bidon d’huile hydraulique et nous faisons notre premier ravitaillement en gasoil. L’aiguille de la jauge se situe entre le premier quart et la moitié et le propriétaire m’a affirmé qu’elle était juste. Ce qui est presque confirmé et c’est dans le bons sens, la jauge est pessimiste, la capacité de Cirrus est de 800 litres répartis sur deux réservoirs et nous ajouterons 430 litres alors que la position de jauge correspondrait à un ajout de 500 litres. Le bon résultat est la consommation qui est de 19,70 litres par heure, pour 21h48 de navigation. Un avantage le tuyau de communication entre les deux réservoirs est de grande section – 50 mm à vue de nez – ce qui permet de remplir les deux réservoirs d’un même orifice de remplissage.

Nous remplissons le réservoir de barre extérieure d’huile hydraulique et après contrôle le fonctionnement est correct. Au poste de barre intérieur il n’y a plus de fuite à la vis de purge du réservoir, mais une goutte perle encore – Peut-être un résidu qui continue à s’écouler, je l’essuie mais c’est à surveiller ! La seconde réparation en deux jours…
Nous appareillons à 10h00 et quittons le port de l’Epervière puis nous aurons vingt minutes d’attente à la prochaine écluse de Bourg Lès Valence – VHF22 – qui se trouve sur le canal de fuite.

Le poste de pilotage extérieur où se trouve la manette de gaz incriminée
Nous sommes à 2000 tours à notre vitesse de croisière, et plus ça va, plus la manette des gaz du poste de pilotage extérieur redescend, il faut à présent la maintenir à la main ! Annick reprend le pilotage à l’intérieur, pendant que je démonte la manette de gaz extérieure après consultation de la notice à bord, j’essaie de régler la vis de friction. Après plusieurs essais, le réglage est optimum et nous pouvons continuer à conduire au grand air ! La troisième réparation en deux jours et demi…

Les vignobles adossés aux coteaux et la passerelle entre de Tournon sur Rhône - 07 et Tain l'Hermitage - 26
Ensuite nous passerons entre Tournon-sur-Rhône et Tain-l’Hermitage, dont les vignobles dans les couleurs ocrées de l’automne tapissent les coteaux avoisinants. Je dégusterai avec plaisir un petit Saint-Julien. L’écluse de Gervans – VHF19 – où il y a 30 minutes d’attente sera  franchie à13h08.

En traversant Tain l'Hermitage, rive gauche - 26


Le château de Tournon à gauche et la passerelle entre de Tournon sur Rhône - 07 et Tain l'Hermitage - 26

En traversant Tournon sur Rhône, rive droite - 07, les vignes et le château

Après l'écluse Gervans, rive droite la tour d'Arras sur Rhône - 07

Nous rejoignons le Rhône pour passer devant Serves-sur-Rhône, Saint-Vallier, Andance, des villages ou des villes au cœur de la nature, dans un environnement exceptionnel, à la fois protégés des monts environnants et protégeant ces monts, où le Rhône déroule sa large écharpe ondulante parmi eux. 

Rive gauche, Serves sur Rhône - 26

Serves sur Rhône

Serves sur Rhône

Rive gauche, Saint-Vallier - 26

Saint-Vallier

Rive droite, Andance - 07
Peu après, tous les cinquante mètres environ, de curieux monticules de pierres, comme des murets en épis à fleur d’eau, perpendiculaires aux berges du fleuve s’avancent dangereusement vers le chenal. Ils sont délimités par des espars de balisage formant ainsi le chenal. Il est préférable de rester au centre. Après renseignement pris auprès de l’éclusier, il s’agirait des épis dit « Épis ou digues de Girardon », ingénieur en chef de la navigation du Rhône. Mis en place au 19ème siècle, suite aux inondations de 1840, ce système est destiné au resserrement des eaux dans un chenal unique et permet de rassembler les eaux basses par des digues submersibles en barrant certains bras, d’établir des courbes permettant de stabiliser les mouilles et d’accroître les vitesses des eaux entre les mouilles grâce aux épis. Le tirant d’eau s’en trouvait accru de 1,20 m pour l’étiage conventionnel.

On distingue l'épi à gauche de l'espar bâbord

Depuis l’aménagement du Rhône, les digues sont maintenant submergées et ces épis sans intérêt d’autant qu’ils participent à l’envasement du fleuve.

Les épis du Rhône
A 14h48, nous franchirons l’écluse et Usine du Péage ou écluse de Sablons – VHF20. Nous sommes en Isère – 38.

Les torchères de l'usine Rhône Poulenc

Nous continuons notre route sur rive gauche l’Isère et sur rive droite la Loire – 42 et retrouvons l’univers austère pour certain, mais indispensable, de l’industrie chimique sur le site de l’usine de Rhône Poulenc, qui avec ces milliers de tuyaux nous dépayse, mais paradoxalement ce site m’enchante. Oui, je suis enchanté de voir des sites de production industriels où il y a de l’ingénierie, de la recherche, du développement et enfin de l’emploi !

Oeuvre d'art ?
De plus, peut être y a-t-il aussi une œuvre d’art avec ces torchères éclairant la nuit ? C’est plus beau que Beaubourg, chaque tuyau a une fonction et il n’est pas là par hasard. Il produit, il a son indispensable utilité. Combien de personnes ont passé du temps, à l’époque, derrière des planches à dessin, pour leur trouver leur affectation définitive ?

Rive droite, les vignobles de Condrieu - 69
Cinq minutes après, la transition est saisissante, les cuves en inox et les tuyaux sont à présent cachés, enterrés, masqué, disparus de la surface pour laisser place aux magnifique vignobles vallonnés de Condrieu. Pourtant ils existent bel et bien, et participent quant à eux à la très noble activité viticole qui produit cet excellent vin de Condrieu qui est dans le département du Rhône – 69.

Après le pont se trouve le port de Les Roches de Condrieu sur la rive gauche, puis nous passerons devant le château du domaine viticole Étienne GUIGAL à Ampuis, rive droite, berceau de l'appellation "Côte Rôtie". 

Le château du domaine Guigal à Ampuis - 69
A 16h47 nous pénétrons sans attente dans l’écluse de Vaugris – VHF22 – qui est prête. L’éclusier refuse et conteste notre système d’amarrage et nous contraint à faire un amarrage sur la bite centrale pour procéder à notre éclusage ! Il semblerait, c’est nouveau, qu’il soit interdit d’avoir le moteur embrayé durant le sassement ? Tous les commerces le font ! Malgré le fait que nous procédons comme cela depuis 12 écluses, rien ne sert de discuter et bien évidement les remous et les courants, comme prévus, écartent tantôt la proue et tantôt la poupe du bajoyer, ce qui oblige l’éclusier à ralentir le remplissage du sas.

Vienne - 38
La pluie commence à tomber lorsque nous passons à Vienne et à 18h50, le bâtiment de commerce qui était arrivé dans l’écluse de Pierre Bénite – VHF 19 – a refusé de nous attendre dix minutes ce qui nous imposera de faire le bouchon durant 30 minutes. Nous rentrons dans l’écluse à la nuit à 19h18, pour en ressortir à 19h45. Nous nous amarrerons pour la nuit, au ponton plaisance, qui suit immédiatement l’écluse. 

Après les contrôles d’usage, filtre, niveau d’huile, pompage de l’eau en fond de cale (comme tous les soirs), l’eau de service étant toujours extrêmement brûlante, je « m’attaque » au chauffe-eau et baisse le thermostat d’une position  supérieure  à 40°, à 30° C et nous vérifierons le résultat de demain – La quatrième intervention en 3 jours !

Le salon
Ensuite un peu de farniente autour d’un verre, nous dînons et comme il n’y a pas de télévision à bord, nous nous couchons presque comme les poules à 21h30, pour une nuit salvatrice.

La cuisine de Cirrus


La Saône

Le vendredi 28 octobre, nous appareillons à 8h35, sous un soleil voilé, mais qui a force d’obstination, va parvenir à transpercer les nuages de quelques rayons qui seront autant de spots de lumière, chatouillant les couleurs de l’automne et qui participeront à la mise en valeur des lieux traversés. Nous embouquerons l'affluent, la Saône à gauche et abandonnerons son fleuve, le Rhône au confluent.

Arrivée sur la Saône à Lyon - 69

Nous pénétrons ensuite cette merveilleuse ville de Lyon, qui comme toutes les villes, réalise des investissements pour parer ces berges des plus beaux ornements. Un sentiment de bonheur et de sérénité se dégage quand par la voie d’eau nous appréhendons le cœur des villes.

La Saône à Lyon

Nous découvrons, rive gauche, le tout nouveau quartier de la confluence, en pleine construction. Il s’agit ici de transformer la friche industrielle portuaire liée au trafic fluvial, Rhône-Saône, obsolète à cet endroit, en un quartier branché avec au programme : marina fluviale, promenades, centre commercial, commerces, restaurants avec terrasse sur les quais, cinémas, bureaux etc.

L'immeuble gruyère de la confluence - Lyon
Le cube orange « Immeuble gruyère de la confluence » lui, est déjà implanté, c’est un immeuble de bureaux très original, couleur orange du « minium » abritant notamment le siège social d’un promoteur immobilier et un showroom de design contemporain.

A 9h05, nous nous amarrons au quai, PK3, pour faire le ravitaillement et se connecter à Internet dans un cybercafé, pour avoir des nouvelles des terriens et communiquer avec eux…

Église Saint Georges - Lyon
Aperçu de la basilique Notre Dame de Fourvière

















A 11h15, nous repartons et admirons, sur la rive droite le vieux Lyon, avec ses édifices religieux ou autres monuments, tels que l’église Saint Georges construite en 1869, puis sur les hauteurs la basilique Notre Dame de Fourvière, toutes les deux de style néo gothique, construite entre 1872 et 1884. A sa droite la Tour métallique de Fourvière, d’une hauteur de 85,90 m, construite entre 1892 et 1894, non pas, contrairement à une rumeur assez répandue à Lyon, par Gustave Eiffel, mais par les architectes Collet et Roux-Meulien, puis arrive l’extérieur du déambulatoire de la cathédrale ou primatiale de Saint-Jean de styles roman et gothique, construite entre 1180 et 1480, soit 300 ans !

Quai Fulchiron sur la Saône - Lyon

Notre Dame de Fourvière et la tour métallique sur les hauteurs - Pont Bonaparte

Le pont Bonaparte - Notre Dame de Fourvière sur les hauteurs et la cathédrale Saint Jean

La cathédrale Saint Jean, quai Romain Roland - Lyon

Notre Dame de Fourvière et la tour métallique sur les hauteurs

Notre Dame de Fourvière
Pont du Maréchal Koenig
La tour métallique



















En continuant, arrive l’Île Barbe, site de promenade apprécié par les Lyonnais, puis se succéderons l’écluse n° 9 de Couzon-au-Mont-d’Or – VHF22, et un bief de 44 km de long, la ville de Trévoux département de l’Ain, 01 dans le Beaujolais et la Dombes, l’écluse n° 3 de Dracé – VHF 20, la ville de Mâcon en Saône et Loire, 71 – Région Bourgogne, et nous nous arrêterons pour la nuit à la halte fluviale située entre les ponts nord et sud de Tournus (PK 111,6), à 19h25, par une nuit sans lune.

L'île Barbe

L'île Barbe à Lyon




















Sur la Saône, les numéros des écluses, ne se suivent pas, car à la suite de travaux sur les barrages, les biefs ont été agrandis, en moyenne ils sont de 50 km et de nombreuses écluses ont été supprimées.

Écluse n°9 de Couzon-au-Mont-d’Or
Le 28 octobre


L'église Saint Symphorien de Trévoux
La fréquentation des cours d’eau commence à diminuer, nous aurons croisé aujourd’hui sept avalants commerciaux et un passager, mais vu aucun montant !

Les 2 tours de la cathédrale Saint -Vincent à gauche et le pont Saint-Laurent à Mâcon

Le pont Saint-Laurent à Mâcon - 71
Ce soir c’est restaurant ! Mais nous serons déçus. Face à la halte fluviale « Le Grill des Quais », dans un décor chaleureux et féodal, ce restaurant présente toutefois, pour le menu le plus cher, 30 €, que nous avions choisi, un mauvais rapport qualité prix. La viande nerveuse, du genre vous savez, celle que nous mâchons comme un chewing-gum et que nous recherchons à l’abri des regards à remettre discrètement dans un coin de l’assiette. Bref, elle était immangeable et une prise en compte par l'équipe dirigeante désespérante «  Du genre, c’est la viande que nous servons habituellement ! ». Suis-je un menteur ou suis-je tombé sur un mauvais morceau ?


Départ à 8h12 ce samedi 29 octobre, dans une brume à couper au couteau.

Eh oui ! Vigilence IMPERATIVE !!!
Vigilance et veille renforcées, sont de rigueur. La visibilité est inférieure à 100 m. Nous progressons doucement dans cet univers cotonneux. Cirrus n’est pas pour vu de radar (pour voir), ni de réflecteur radar (pour être vu).

Visibilité très faible...
Cirrus est en acier, mais les ondes radar se reflètent sur les plans métalliques, perpendiculaires à l’émission de l’onde, en l’occurrence dans notre cas, il s’agirait des cloisons intérieures en acier. Sauf qu’au dessus de la ligne de flottaison elles sont vitrées à 90 %. Donc en conclusion l’écho que nous renvoyons doit être tout petit par rapport à la taille du bateau !

L’écluse n°4 de l’Ormes
A 8h45 nous attendrons un navire de commerce, immense 110 m de long et il occupe presque toute la largeur de l’écluse n°4 de l’Ormes – VHF22 – ou nous sommes amarrés à l’amont. De notre position nous ne distinguons pas sa passerelle. Espérons qu’il nous voit et qu’il s’arrête !

L’écluse n°4 de l’Ormes et il s'appelle "Désiré" !
C’est impressionnant ce mastodonte, arrêté quelques mètres derrière nous, le sassement sur les 2,53 m de hauteur se passe sans problème et à 9h05.
En sortant du sas, les rayons du soleil tentent désespérément des percées, y parvenant parfois, parsemant la brume en nappes, une atmosphère grandiose, faite d’ombres et de lumières, d’ondes et de reflets que nous ne manquons pas de fixer dans l’objectif.

Ombre et lumière...


Ça se lève...


Est-ce levé ?

Bah non, il reste d'épaisses nappes de brouillard !

"L'attention" et/ou la "tension" est/sont palpable (s)


C'est le commerce "Désiré" qui nous suit



Le soleil est en train de vaincre !
Il est maintenant 10h½, sous un soleil radieux et dans le but de refaire le plein, nous prenons à droite, pour entrer dans le port de Chalon-sur-Saône et à cette époque il est fermé et la station de distribution de carburant aussi.

A droite l'entrée du port de Chalon sur Saône - 71

La sortie du port et "Désiré" arrive sous le pont Saint-Laurent

Tuiles vernies pour cet hôtel particulier
Le 29 octobre
Nous aurons plus de chance à Saint-Jean-de-Losne où nous arriverons à 14h45, après avoir passé l’écluse n°6 d’Ecuelles – VHF 20, être entrés dans le département de la Côte d’Or – 21, avoir passé l’écluse de Seurre n°7 – VHF22 et avoir emprunté le canal de déviation de Seurre.

La station de carburant, se trouve rive droite, bien accessible. Elle est en libre service car il n’y a pas de personnel ce samedi. Nous faisons notre plein à l’aide de trois cartes bancaires ! Rien que ça ! Suivant l’organisme bancaire la première distribution est d’un montant autorisé et limité à 98,00 €, la seconde à 68,00 €, la troisième à 28,00 € - un vrai calvaire. Il faut à chaque opération : raccrocher le pistolet, réintroduire la carte, redonner le code secret, choisir le carburant, indiquer si on veut un ticket, décrocher le pistolet puis tout recommencer à nouveau !!! C’est incompréhensible et c’est comme cela dans toutes les stations en libre service que ce soit en maritime ou en fluvial. Faites quelque chose ! Nous avons fait ONZE opérations, soit onze tickets ! 98,00 € c’est environ 63 litres et 28,00 €, 18litres de gasoil et nous en avons mis 500 litres ! La bonne nouvelle est que pour 25 h et 24 mn de navigation cela correspond à une consommation 19,69 litres par heure. 

Nous appareillons pour faire une visite du célèbre port de Saint-Jean-de-Losne qui permet d’accueillir jusqu’à 300 bateaux de 5 à 40 m. C’est le carrefour des voies navigables :
·         La Saône puis le Rhône vers la Méditerranée (d’où nous venons)
·         Le canal de Bourgogne puis la Seine vers Paris et la Manche
·         Le canal du Rhône au Rhin puis le Rhin vers les Pays d’Europe du nord et de l’est (là où nous allons)
* Les numéros de canaux VHF, sont indiqués dans le texte volontairement,  car ils étaient parfois inexistants ou erronés sur les documents disponibles à  bord

Du 29 octobre au 5 novembre

Le canal du Rhône au Rhin – Branche sud et le Doubs
A 15h50, nous sortons du port direction Saône amont et à 16h10 nous croisons une péniche promenade type Freycinet (33,50 m de long sur 5,05 m de large) à la sortie de l’écluse n°75 de Saint-Symphorien. Changement de décor, nous sommes sur le canal du Rhône au Rhin, le volume des écluses semble tout petit à côté de celui des écluses du Rhône ou de la Saône, c’est maintenant les sas au gabarit Freycinet soit 39 mètres de longueur sur 5,20 mètres de large, la VHF ne sert plus à rien et on nous remet une télécommande, son chargeur et sa notice d’utilisation, pour franchir les écluses ou ouvrages automatisés.

C'est beaucoup plus étroit sur le canal du Rhône au Rhin !
Les couleurs d'automne sur canal du Rhône au Rhin

Arc en ciel au niveau de l'écluse n°71 de la Ronce
Nous passons les écluses numéros 74 de Laperrière, 73 de la Tuilerie, 72 de l’Abergement-la-Ronce – Jura, 39 – Région Franche-Comté, et nous sommes informés depuis Saint-Symphorien que nous allons traverser un site classé Seveso, comprenant deux seuils, haut et bas, en fonction de la dangerosité des produits stockés sur le site et qu’il est absolument interdit de stationné sur le parcours. Il s’agit de l’usine Solvay Électrolyse de Tavaux classé Seveso II, seuil haut, qui s’étend sur 200 hectares. Elle emploie 1500 personnes et produit 1,2 million de tonnes de produits chimiques tels que solvants chlorés par électrolyse du sel, produits fluorés et PVC. La première écluse sur le site rencontrée est la n°71 de la Ronce, puis la n°70 de Bellevoye qui laissera le site derrière nous.

Il fait déjà plus frais et maintenant, il faut viser juste et baisser la tête !

Le gabarit Freycinet des écluses : 39 m x 5,20 m pour des péniches de 300 à 350 t

Quant à la péniche elle mesure 38,05 m x 5,05 m et nous 13,10 m x 4,10 m

Sommes à présent plongés dans les ténèbres, nous nous arrêtons pour la nuit, au ponton qui suit l’écluse n°69 de Bon-Repos, (numéro et nom qui ne s’inventent pas !) à 19h25, pas très loin d’une quatre voies que nous n’entendrons pas, Cirrus étant très bien insonorisé.

Vue du poste de barre, la cuisine à gauche et le salon en face
Un bon diner et une bonne nuit à venir ne seront pas de trop après 11 heures de navigation où nous aurons rencontré ce matin un commerce montant et une péniche promenade. Bientôt seuls au monde…

L’eau chaude est maintenant à une température correcte ! Le réglage du thermostat était la solution...



Le second cabinet de toilette - douche
de la cabine propriétaire
Le cabinet de toilette - WC
électriques  de la cabine invités



























Dans la nuit a eu lieu le changement d’horaire, horaire d’hiver (TU +1) : moins une heure, si bien qu’à 8h10 ce dimanche 30 octobre, il fait jour. Ce changement d’horaire dans notre mission professionnelle de convoyage ne nous arrange pas du tout ! Et pour cause, le canal du Rhône au Rhin fonctionne de 7h00 à 12h30 et de 13h30 à 19h00, mais à il fera nuit noire à 17h30 ! 

Arrivée sur Dole - 39 et à droite l'écluse n°67 du Jardin Philippe
Aujourd’hui nous allons franchir 14 écluses, n°68 à n°56 bis, sur 50 km, traverser la ville de Dole et passer sous des canopée de platanes centenaires parés des plus beaux tons or, ocre,  jaune et le vert encore résistant. 

La Collégiale Notre Dame de Dole

Dole

La Collégiale Notre Dame de Dole
Les écluses de garde sur notre parcours seront toutes ouvertes. Elles sont  situées à l'embouquement ou au débouquement d'un canal dans une rivière, ouverte en temps normal mais fermée en période de crue. Elles nécessitent de ralentir car elles sont étroites et ont la même la largeur que les écluses normales. Entre les écluses et les rétrécissements au niveau des ponts la progression est très lente. Je plains les péniches de commerce et je suis en admiration devant ces « grands manoeuvriers » que sont ces mariniers qui passent et sont passés ici pendant des décennies.

Dans le Jura, les températures sont en baisse et l'automne est plus avancé 

Mon dieu, pourquoi avoir abandonné le « Grand Canal » à grand gabarit Rhin – Rhône ? Merci Dominique Voinet d’avoir laissé continuer des milliers de poids lourds à circuler sur les routes !

Une canopée de platanes absolument magnifique
La voie d’eau est écologique et des péniches affrétées par Peugeot-Citroën (PSA) circulent encore sur ces voies d’eau, entre l’usine de fonderie des Sept-Fons à Dompierre-sur-Besbres (03), au bord du Canal Latéral à la Loire et l’usine de Mulhouse sur le canal du Rhin au Rhône. Il s’agit d’acheminer quotidiennement 250 tonnes de pièces mécaniques depuis la fonderie, correspondant à un trafic de 10 camions par jour. En sens inverse, les bateaux sont chargés avec des ferrailles destinées à être refondues, soit 170 tonnes journalières. Les voyages durent 10 jours. Ces dix jours correspondent au temps de repos des pièces issues de la fonderie. Au final, le projet est concluant pour ses gains en termes de rentabilité économique, environnementaux et organisationnels. 

Platane centenaire
Écluse de garde n°65N de Rochefort



Le canal « flirte » régulièrement avec le Doubs, les petits tronçons du canal équipés d’une écluse servent à « sauter » les barrages et, nous naviguons dans le lit, parfois balisé, quand le cours de la rivière le permet. Les paysages ici et là, au milieu de cette vallée parfois encaissée sont fabuleux.

Écluse de garde n°65N...

... puis le barrage sur le Doubs



















Mais attention ! Le passage de bateau étant nul, les hauteurs d’eau du canal et du Doubs sont extrêmement basses et l’automne aidant, le canal est couvert de feuilles, d’herbes et de branches et le filtre du circuit de refroidissement d’eau de « mer », s’encrasse très rapidement. Il sera donc, inspecté deux fois par jour !

Le Doubs
Sinon dans les parties peu boisées, l’eau sur la rivière et sur le canal est parfaitement claire, cela mérite d’être signalé car c’est extrêmement rare. La limpidité de l’eau, nous permet d’observer les poissons qui fuient à l’abri des berges, sur notre passage. 

Paysages sur...
...le Doubs










Écluse de garde n°63 de Moulin Rouge

Barrage sur le Doubs

Les falaises en bordure de canal

Écluse n°60 de Dampierre dont la porte avale est bloquée par une bûche,...

...est en arrêt d'urgence. Une intervention technique est nécessaire.

Beaucoup de feuilles à la surface de l'eau !
 Pas de difficulté majeure à signaler sur ce parcours, si ce n’est deux problèmes techniques. Le premier s’est présenté à l’écluse n° 60 de Dampierre qui est passée en alarme et arrêt d’urgence à cause d’une bûche de bois, coincée derrière une des portes avales, l’empêchant de s’ouvrir complètement. Le second est apparu avant le tunnel de Thoraise, département du Doubs – 25, dont le feu rouge interdisant l’accès est resté bloqué. A chaque fois, il faut trouver à s’amarrer, éventuellement reculer à l’écluse précédente, descendre à terre et appeler par l’interphone de l’écluse, le central de surveillance et attendre l’agent VNF, réparateur des problèmes. Au tunnel, j’ai parlementé à partir de 16h40, pour obtenir une autorisation à 17h15 de griller le feu rouge ! Globalement 1h ¾ de navigation, perdue sur c’est deux incidents.

"Monsieur Canal" et son feu rouge

Cependant ce tunnel appelé « Monsieur Canal » et ses abords sont chichement décorés. A l’intérieur des guirlandes de lumières dynamiques ondulées se croisant en vague géante et défilante au faîte de la voûte, à divers endroits coulent des rideaux d’eau, s’interrompant lorsqu’une présence en approche est détectée. Sur le chemin de halage, des sculptures en tubes inox sont posées pour embellir le site accompagnées de formes cubiques, de mobiliers urbains, toutefois moins plaisantes à mon goût.

Entrée dans le tunnel de Thoraise appelé "Monsieur Canal "

Les lumières dynamiques dans le tunnel

On distingue les tuyaux, heureusement stoppés, alimentant le rideau d'eau à la sortie !

Remarquez la Vierge sur la...
...sortie du tunnel


























A 17h45 nous nous arrêtons au ponton plaisance précédent l’écluse double, numéros 54 et 55, de Rancenay qui nécessite la présence d’un éclusier.

Le décor de la halte fluviale précédent l'écluse double de Rancenay
De toute la journée nous aurons croisé un seul bateau de plaisance.

La halte fluviale juste avant l'écluse double de Rancenay

Le lundi 31 octobre, l’écluse si l’on en croit les horaires de la période devrait ouvrir à 7h00, mais les feux restent désespérément éteints jusqu’à 8h40 ! Ce retard sera mis à profit pour photographier ce site magnifique entre canal et Doubs.

La halte fluviale à 100 mètres de l'écluse double de Rancenay
A 8h43 nous franchissons la première et immédiatement à sa suite, la seconde écluse de Rancenay. Nous continuons notre route et nous passerons 20 écluses ce jour, n°54 à n°36 sur 58 km.

Au bout du canal l'écluse double de Rancenay et quelques péniches amarrées à sa suite

Barrage sur le Doubs

Le balisage afin d'éviter les hauts fonds sur le Doubs

Passer sans faire de vague au niveau des pêcheurs

A l’écluse n°52 et barrage accolé de Velotte, l’attente sera de 20 minutes car les portes resteront désespérément closes. A 10h30 pendant le sassement je fais part à l’éclusier les difficultés qui freinent notre progression depuis hier, et de notre objectif de faire notre convoyage le plus rapidement possible jusqu’à Strasbourg.

Citadelle Vauban à Besançon - 25
Ensuite nous arrivons à l’aplomb de la falaise surmontée des remparts de la citadelle de Vauban enserrée dans une boucle du Doubs et construite il y a 4 siècles. Elle surplombe de plus de 100 mètres la ville de Besançon. Ses murailles peuvent atteindre 15 à 20 m de hauteur pour une épaisseur entre 5 et 6 m.

La longue muraille de la citadelle

Après avoir passé l’écluse n°51 de Tarragnoz, s’offre le choix, soit d’aller à gauche et de suivre la boucle du Doubs qui contourne la ville de Besançon, bief 50 - 51 soit d’aller à droite et d’emprunter le souterrain de Tarragnoz, long de 375 m, qui passe sous la citadelle. Nous choisissons de nous amarrer, en attendant une vingtaine de minutes, le bateau à passagers « Le Vauban » qui effectue la visite de la boucle. Après son passage nous entrons dans l’écluse souterraine à bajoyers en pierres de taille.

Le tunnel de Tarragnoz
Les remparts de la citadelle avant...
...de passer le tunnel

















Entre 13h10 et 13h20, nous passerons l’écluse double n°46 - 47 de Deluz, qui devrait être fermée, conformément aux horaires de 12h30 à 13h30. Elle nécessite la présence d’un éclusier qui a été prévenu pas son collègue de l’écluse n°52 avant Besançon, qui a compris que nous sommes pressés et pas tout à fait plaisanciers. Il lui a demandé de faire le maximum pour nous aider – Chapeaux bas et merci !!!

La surface de l'eau est encore recouverte de feuilles, gare au filtre...

Écluse n°41 et barrage accolé de Fourbanne
On peut remarquer que le niveau...

... de l'eau est très bas





A 17h38, nous nous arrêtons en pleine campagne, à un ponton fluvial, juste avant l’écluse n°35 et barrage accolé de l’Ermite.

Cour - 25

En descendant dans le carré, j’entends la pompe d’arrivée d’eau qui tourne en permanence, alors que tous les robinets sont fermés ! J’inspecte la cale et constate qu’elle est en train de se remplir. Après un vif tour d’horizon, un « T » du circuit d’eau froide du chauffe-eau est désengagé de son embout, si bien que la pompe vide les réservoirs d’eau douce dans la cale.


Voici ce même jour, la "salade"
qu'on trouve dans le filtre après
une demi journée de navigation !


















Après avoir stoppé la pompe incriminée et remis le « T » en place, en revissant son collier et ceux alentours, nous pompons et écopons l’eau de la cale. Après essai tout est correct. La cinquième intervention en 7 jours !



Le mardi 1er novembre, à 7h50 l’écluse à son feu rouge allumé, je la télécommande elle se prépare et nous la franchissons, il y a un brouillard à couper à la hache.

A couper à la HACHE !


Nous arrivons à l’écluse n°34 de Branne à 8h20 et celle-ci n’a aucun feu. L’habitante de l’écluse vient à notre rencontre sur le chemin de halage et nous informe que le 1er  novembre est férié et chômé ! Je savais pour le 11 novembre mais j’avais totalement zappé pour le premier ! En l’occurrence l’écluse n°35 que nous avons réussie à passer, doit avoir un problème de calendrier dans son programme, qui n'a pas respecté le changement d'heure, car elle aurait du être arrêtée…

Demi-tour et retour pour amarrage, cette fois à l’amont de cette écluse à 8h50 !

Amont de l'écluse n°35 et barrage accolé de l’Ermite
Voici une journée de repos forcée entre campagne, barrage et Doubs. Immédiatement, c’est l’occasion de faire une promenade à pied de 6 km aller-retour vers l’amont, jusqu’à Roche Lès Clerval, avec au centre du village une très belle vierge bleue, un grand lavoir bien rénové et décoré et devant la mairie un authentique et rustique pont à bascule en excellent état de conservation. Les chemins passent entre bois et prairies où chevaux et vaches paissent.

La vierge bleue de Roche Lès Clerval - 25

Le lavoir de Roche Lès Clerval - 25
Et à 11 heures la brume est toujours épaisse !
Au retour je mets, de manière à recharger les batteries, le groupe électrogène en route. L’eau de refroidissement s’écoule bien à l’extérieur. Mais au bout de quinze minutes, il s’arrête avec l’erreur « E80 » qui s’affiche sur le panneau de commande ! Malheureusement je ne pourrai pas faire d’intervention, par manque de documentation à bord. Un essai de redémarrage à froid, s’avère infructueux. Pas la peine d’investiguer plus en avant, nous allons prendre des mesures supplémentaires d’économie d’énergie et feront éventuellement tourner le moteur de propulsion si nécessaire, pour recharger les batteries de service. La sixième avarie en 8 jours !

Ne sont ils pas mignons ? Ils...
...sont adorables et beaux !!!



























L’après-midi une autre marche, cette fois vers l’aval, environ 4 km aller-retour, à Hyèvre Magny, un village rural sans particularité. 

Est-ce que je rêve ? Ou sont-ils en train de poser pour la photo ???




Le mercredi 2 novembre, nous partons à 8h23, pour passer l’écluse automatisée n°34 de Branne où nous en profiterons pour refaire le plein des réservoirs d’eau, pendant le sassement. Je suis un peu inquiet par le temps de remplissage. Que se passe-t-il, si le bateau n’est pas sorti dans le temps imparti par l’automatisme ? La porte se referme-t-elle ? Après avoir enroulé rapidement et avec soin le tuyau à poste, la sortie du sas se passe sans encombre.

Moins de brume qu'hier, ce matin !!!

Nous franchirons aujourd’hui 20 écluses et 2 ponts-levis sur un canal toujours aussi magnifique, mais avec de plus en plus de feuilles flottantes à la surface de l’eau et un tirant d’eau limite.


Quand les berges du canal sont hautes, c'est...
...que le niveau d'eau est bas !

















Écluse n°29 et barrage accolé de la Goulisse

Pont-levis de Colombier-Fontaine - 25

Dampierre sur le Doubs - 25

Pont levis de Courcelles-lès-Montbéliard - 25

Courcelles-lès-Montbéliard
Nous nous arrêterons à la halte fluviale de Montbéliard à 16h40, point de ravitaillement intéressant. Une grande surface est face à la halte, de l’autre côté du canal. Il faut compter un bon quart d’heure à pied, pour s’y rendre, après être passé en partie dans le parc du Prés La Rose et avoir emprunter le pont routier de la D438,  enjambant le canal.

Le nettoyage du filtre à eau « de mer » est impressionnant, malgré un premier curage en début d’après-midi.

Elle ne fait pas partie de mes photos préférées, mais voici la récolte de l'après midi !!!

Le jeudi 3 novembre, en accord avec VNF (merci à eux) nous passerons l’écluse n°14 de Montbéliard à 7h12, le jour n’est pas encore levé. Ce jour, avant l’arrivée de la pluie, sera estampillé par un levé de soleil, nous concédant généreusement un arc en ciel céleste, sur fond de nuages gris orangés.

Le jour se lève, no comment...
A 7h20, je n’entends plus l’eau coulée au pot d’échappement. La température du moteur est de 85° au lieu de 82°C, mais l’alarme de température haute ne s’est pas déclenchée. Le seuil n’étant pas atteint. Je passe en vitesse lente*. Annick prend les commandes. Je vérifie le filtre. Il est à nouveau bouché malgré le nettoyage de la veille au soir. Il apparaît, à travers le capuchon transparent du filtre Vetus, un bouchon de branches et de feuilles qui sort à peine du conduit d’entrée. Il m’est impossible de dévisser ce couvercle à mains nues, le vide s’étant probablement fait. La température du moteur est redescendue à sa température normale.

A l’aide d’une pince multiprises, j’arrive à le desserrer, mais de légers fendillements se produisent. Le mieux pour cette opération est d’utiliser une grosse clef à molette (40 mm), réglée en écartement sur une des branches du croisillon du couvercle Vetus, évitant ainsi de serrer la pince – effort difficile à contrôler – en dévissant le capot. Il n’y a pas ce type de clef à bord.

Je retire difficilement le bouchon végétal extrêmement compact. Je remonte joint et capot. Le circuit ne se rétablit pas correctement. Quelques sorties d’eau sporadiques sortent du pot d’échappement. S’offrent alors deux possibilités : soit il reste encore un bouchon dans le tuyau d’aspiration, soit il y a une prise d’air au niveau du fendillement du couvercle. Nous continuons d’avancer avec une température moteur nominale.

N’ayant pas de tige à bord, lors du sassement à une écluse, j’avise une branche fine, propre et souple, de 1,50 m de longueur, que je coupe. Je l’effeuille proprement et vérifie en la passant au travers, que le tuyau d’aspiration n’est plus du tout obstrué. Ce qui est le cas.

Le capot après réparation au mastic époxyde
Reste la prise d’air… Dans le matériel du bord, je trouve un mastic époxyde à base d’acier compatible avec le plastic et étanche à l’eau. Je mélange, conformément à la notice, le produit en le malaxant. J’en dépose à l’intérieur et à l’extérieur des fines fissures du couvercle. La prise se fait en 10 minutes et le durcissement est total et robuste, on croirait effectivement de l’acier.

Je remonte le joint et le capot, et le circuit de refroidissement de l’eau « de mer » est enfin et à nouveau, conforme et régulier. Le problème est réglé et nous pouvons continuer notre route normalement. En conclusion ce mastic époxyde – références M341, E100 ou STOP FUITE – est super et indispensable à bord ! La septième avarie en 9 jours ! 

*Pour information ne jamais arrêté un moteur qui a chauffé ! L’arrêt provoquerait des chocs thermiques, pouvant entraîner des fissures ou la casse de pièces mécaniques. En passant en vitesse lente, permettant de rester manœuvrant, le refroidissement s’opère par le circuit fermé au glycol et cela suffit à faire retombée la température.

Écluse n°10 d'Etupes - 25

Pont canal enjambant l'Allant

La pluie n'arrête pas...

Pont canal enjambant l'Allant
Cette journée sera marquée par le passage de 37 écluses, d’un pont canal enjambant l’Allant, la traversée du Territoire de Belfort – 90 et l’entrée dans la Région Alsace , sous un ciel maussade et pluvieux ! Nous rendrons notre télécommande à l’écluse n°8 des Fontenelles, les suivantes seront manuelles. Des éclusiers nous accompagneront toute la journée, pour les sassements.

Écluse n°3 de Montreux-Château - 90

Que de feuilles à la sortie de l'écluse n°3 de Montreux-Château !

Encore des feuilles, toujours des feuilles, rien que des "feeuuilleuillees"
(Dalida, ça change des mots)...
L’écluse n°3 de Montreux Château est la dernière montante et marque ainsi le bief de partage long de 5,373 km pour arriver sur l’écluse n°2 de Valdieu-Lutran, Haut-Rhin – 68 , la première d’une échelle qui en comportera  une petite quarantaine jusqu’à Mulhouse. Parfois les biefs font à peine 20 mètres.

De l'écluse n°8 de Valdieu-Lutran - 68, l'échelle d'écluses vue côté avalant
Les sassements sous la pluie sont assez pénibles.

Un des agents VNF, très sympathique qui va nous accompagné toute la matinée






























A présent nous sommes avalants, les écluses sont maintenant pleines à ras bord – 5 cm en dessous du haut du bajoyer – les pares battages ont la fâcheuse tendance à flotter par-dessus !

On comprend pourquoi les parre-battages passent sur le bajoyer !
La vigilance est donc accrue, pour ne pas avoir le bateau suspendu sur le bajoyer, au niveau du débord de coque arrière, à hauteur de la ligne de flottaison qui risque de se poser sur le bajoyer ! Si cela arrivait, le sassement commençant, le niveau d’eau descend et le bateau resterait accrocher !

Cependant la perspective de cette échelle d’écluses est très élégante, elle court jusqu’à l’horizon, où les lignes des berges et du chemin de halage se confondent en un minuscule petit point.

















Sur l'arrière, l'échelle d'écluses vue côté montant
Presqu’à la nuit, nous stopperons la navigation à 17h16, en nous amarrant à un quai face à un parking, 200 mètres après l’écluse n°28 d’Heidwiller. 


A 8h25, nous appareillons ce vendredi 4 novembre. La nuit aura été paisible et revigorante.

Écluse n°32 d'Illfurth - 68, qui déborde presque...
Nous continuons la descente des marches successives, que représente cette douzaine d’écluses, jusqu’à Mulhouse. Nous franchirons aussi les ponts levant de Zillisheim.

Pont levant de Zillisheim - 68, en aval de l'écluse n°35

Pont levant de Zillisheim

Encore un héron cendré qui nous accompagne. Il s'envole à notre arrivée,nous devance d'une centaine de mètres, puis nous attend. Et le manège recommence...
En arrivant à Mulhouse, nous passerons sous le pont de la Fonderie, qui est le premier pont à haubans du Haut-Rhin. Inauguré début  2006, les deux pylônes en forme de A, ont une hauteur de 28 mètres pour un diamètre de 1,50 mètre et supportent 6 haubans répartis 3 à 3 de part et d’autre du tablier.

Le pont de la Fonderie à Mulhouse - 68
Nous atteindrons la halte fluviale à 11h15.../...

Un arbre magnifique, pris en photo à travers la grille du parc d'une maison bourgeoise

L’église Saint-Étienne
L’église Saint-Étienne
.../... L’accueil y sera très désagréable. Un octogénaire vient de suite à notre rencontre, dés que nous sommes amarrés. Il ne se présente pas, il ne dit pas bonjour, il nous accuse de faire des vagues alors que ce port ne comprenant que deux pontons, est encaissé entre deux ponts qui obligent à une vitesse lente et que nous venons d’accoster à très basse allure. J’infirme ses dénégations et il repart d’où il est venu.
Une seconde personne, la quarantaine, accompagnée de la première, vient à notre rencontre. Enfin on se présente. La personne plus âgée est le capitaine du port et la seconde, plus souriante et sympathique est le gérant du magasin d’accastillage qui est aboli en cette période. Après les mises au point nécessaires, nous les informons que nous sommes là pour deux heures le temps de faire des courses. Je branche l’électricité, mais je la débranche aussitôt, car ils me réclament le tarif de la journée, soit 3 € !


L’église Saint-Étienne
Ce port est intéressant, il est clôturé, pas loin du centre ville et face à la gare centrale TGV.

Nous visiterons l’église Saint-Étienne, érigée place de la Paix, style résolument néo-gothique dont certains éléments rappellent la cathédrale de Reims. On y trouve un orgue célèbre, de très beaux vitraux et le haut clocher abrite 6 cloches de 12 tonnes. 

L’église Saint-Étienne
L’église Saint-Étienne
A 13h18, nous appareillons et arrivons à 15h30 à l’écluse de Niffer – VHF22. Après se trouve le Grand Canal d’Alsace, canal à grand gabarit.

D’après les renseignements glanés sur la VHF et auprès de deux plaisanciers qui se trouvent amarrés à gauche avant cette écluse, il n’y aurait pas de halte possible avant cinq heures de navigation en direction de Strasbourg !

Ce qui nous imposerait, si nous continuons notre route, une longue expédition de nuit, hasardeuse et dangereuse.



Nous décidons d’arrêter pour aujourd’hui et j’avais remarqué juste avant l’écluse de Niffer, une pancarte indiquant sur la droite la destination du port de Kembs à 2,5 km.


Le canal de jonction du port de Kembs
Nous empruntons le canal de jonction du port de Kembs, qui est l’ancien canal de Huningue. Faire très attention au fort courant de face, notamment à l’entrée sur le canal et lors de l’amarrage au port qui se fera à 16 heures. Dans le port éviter de faire demi-tour dans le lit du canal, ou près des autres bateaux, le courant peut vous faire dériver fortement et il n’y aucune indication à ce sujet.

En descendant dans la cale pour nettoyer le filtre, je constate qu’il y a énormément d’eau dans le fond, en quantité beaucoup plus importante que d’habitude ! Je mets la pompe de cale en fonctionnement et je termine avec la pompe manuelle. Je remets le moteur en marche et je fais une inspection minutieuse tout autour, rien à signaler. Je scrute l’environnement et découvre une entrée d’eau, sous forme d’un petit jet, au niveau du collier de serrage du tuyau d’échappement, juste avant et en amont du Waterlock ! J’arrête le moteur. Je resserre le collier incriminé, ainsi que tous les autres, concernant la ligne d’échappement. Je donne plusieurs tours de vis à chacun, sauf un qui était correctement serré ! Je redémarre le moteur et constate qu’il n’y a plus de fuite ! La huitième avarie en 10 jours ! 

Ce port, implanté sur un plan d’eau dans un écrin de verdure est très bien équipé. La nuitée coûtera 13 €.

Le restaurant la Péniche à Kembs - 68
La salle











De plus, au port de Kembs, il y a un succulent restaurant « La Péniche », absolument incontournable avec un excellent rapport qualité prix dans un cadre magnifique. Lien site web: "Restaurant La Péniche". Le patron Bernard MUR, est fort sympathique. Après avoir travaillé chez des grands chefs, son plaisir aujourd’hui, est… de faire plaisir, en émerveillant les papilles, les sens et les yeux de ses clients, en toute convivialité. Et pour terminer : une addition parfaitement digeste. Que du bonheur !


Le samedi 5 novembre, nous partons à 7h15, sans oublier de déposer la clef d’accès au ponton que l’on nous a confié hier.
Nous descendons le canal de jonction du port de Kembs au canal du Rhône au Rhin. Avec précautions, toujours à cause du courant très important, nous virons à droite en sortant et nous serons sassés dans l’écluse de Niffer – VHF22* – à  7h40. Elle a été préparée spécialement pour nous. Puis dés la sortie nous tournons à gauche, pour nous retrouver sur le Grand canal d’Alsace.

Écluse d'Ottmarsheim- 68
C'est à nouveau du grand gabarit ces écluses !

Le Grand canal d’Alsace
Le Grand Canal d'Alsace est creusé parallèlement au Rhin, à quelques centaines de mètres de celui-ci, côté français. La longueur du canal entre Kembs et Vogelgrün est d'environ 50 km. Sur cette portion se trouvent les deux écluses d’Ottmarsheim – VHF22 et de Fessenheim – VHF20. En aval de l’écluse de Vogelgrün – VHF22, nous pénétrons sur la droite dans le port de Neuf-Brisach à 12h15. Première halte vraiment accessible depuis Niffer. Il y a une pompe  à carburant mais la capitainerie, chargée de sa gestion est fermée de 12h à 14h.Nous repartons et après avoir laissé rive gauche l’Embranchement de Colmar, nous passons devant le port Allemand de Breisach Am Rhein qui se trouve sur la rive droite.

Il est 10h00 et a l'horizon, nous distinguons l'écluse de...

...Fessensheim - 68





















Le Rhin canalisé
Ensuite nous naviguerons sur le Rhin canalisé qui fait place à quatre aménagements dits « en feston » sur lesquels sont situés les écluses et centrales hydroélectriques, exploitée par EDF de :
  • Marckolsheim – VHF20. Ici nous serons dans le Bas Rhin – 67.
  • Rhinau – VHF22, où dés la sortie nous laisserons sur la rive gauche l’entrée du canal du Rhône au Rhin – Branche nord, puis suivrons les écluses de
  • Gerstheim – VHF20, et de
  • Strasbourg – VHF22.
"Marie Louise", c'est du lourd !
Si durant quatre jours, nous n’avions rencontré aucun bateau, nous croisons à nouveau de très grands bâtiments de commerce (pétrole, gaz, containers…) ou à passagers.

Entrée de l'écluse de Rhinau - 68, puis durant le...
...sassement















Des navires de 110 m de long sur 11,45 m de large transportant jusqu’à 4000 tonnes ! Et les barges poussées par ces navires ont les mêmes gabarits.


Convoi poussé de 220 m de long

On croise un "commerce" et on en suit un autre qui double un "passager"
En effet, le Rhin, via le Grand canal d’Alsace est la seule voie d'accès direct à la mer du Nord pour la Suisse à partir du port de Bâle, qui est le plus important du fleuve. Les écluses sont à nouveau immenses, comparables à celles rencontrées sur le Rhône. La largeur du chenal navigable est de 80 à 100 mètres.

Un immense navire à passagers
Par exemple, les deux sas de l’écluse de Vogelgrün, mise en service en 1959, mesurent 185 m par 12 m pour le petit – Et il l’appelle « le petit sas ? » – et 185 m par 23 m pour le grand, pour une profondeur de 19,50 m !

Nous trématons à présent "Nurabo"

Un autre exemple, la centrale hydraulique de Vogelgrün, une des quatre, produit 800 GWh par an pour une puissance installée de 140 MW et une tension de sortie réseau de 225 000 v.

Nurabo, transport de sable et graviers

Les personnels aux écluses, à part celle de Strasbourg qui est VNF, appartiennent à EDF.

Le bac de Rhinau, qui traverse le Rhin seule liaison entre la France et l'Allemagne
avec à bord un tracteur et sa remorque pleine

La nuit commence à être impénétrable a la sortie de l’écluse de Strasbourg que nous franchissons à 17h15, après avoir attendu une demie heure, la sortie de grands bateaux à passagers. En aval, nous entrons dans le port autonome de Strasbourg. Le trafic  est assez important. La vigilance est renforcée. Nous devons trouver l’écluse nord de Strasbourg – VHF11*. L’écluse sud, qui rejoint le canal du Rhône au Rhin – Branche nord, était intéressante pour nous, mais elle ferme à 17 h. Nous la repérons dans le noir, à la lampe électrique.

Bateau à passagers "France"

Nous continuons notre navigation sans GPS, sans cartographie et sans lumière…

Un avantage tout de même c’est que nous avons déjà navigué, en 2007 sur cette partie du Rhin aval de Strasbourg et dans la ville même. Nous sortons maintenant de la ville et nous ne voyons strictement plus rien ! Demi-tour nous sommes certainement allés trop loin !

Pourquoi mettre cette photo, on y voit rien ! Parce que c'est comme ça dans la réalité !!!
Je prends mon téléphone portable et j’ouvre la fonction GPS routière. En zoomant fortement, j’arrive très bien à nous situer et à repérer le port où se terminera notre voyage. Il faut s’engager à droite en montant. Puis l’écluse nord sera une centaine de mètres à droite. Nous la franchirons à 18h40, soit 1h25 pour faire 8 kilomètres !

* Les numéros de canaux VHF, sont indiqués dans le texte volontairement, car ils étaient parfois inexistants ou erronés sur les documents disponibles à  bord


Le canal de la Marne au Rhin
En sortant de l’écluse sud nous sommes sur le Canal de la Marne au Rhin. Nous croisons les vedettes « bateaux mouches » qui entrent dans leurs garages. Ces garages sont situés face à la capitainerie du port de Koejac, quai des belges.


Le canal du Rhône au Rhin – Branche nord
Nous avançons et virons après 300 m sur la gauche pour entrer maintenant sur le canal du Rhône au Rhin – Branche nord. Nous suivons une des vedettes sur les 2 km restants et nous nous amarrons à 19h00 dans le port de Koejac. Ouf !!! Cirrus est à destination.

Cirrus au port Koejac à Strabourg - 67, avec la porte latérale sur bâbord ouverte

Cirrus avec son mât et l'antenne satellitte


Le dimanche 6 novembre, est consacré au rangement et au grand nettoyage : cale, filtre moteur, coque, pont et intérieur et pour information, il n’y a plus d’eau en fond de cale malgré la navigation d’hier qui a durée 11h20 !

Le plaisir du nettoyage...

Lien site web: "Koejac" qui est le spécialiste français des trawlers ou drifter Aquanaut et Cirrus pourra y trouver son nouveau propriétaire.

Lien site web: "Cirrus" est un bateau très maniable, avec son moteur silencieux doté d’une accélération souple et progressive en douceur. En plus d’être un classique trawler-drifter Aquanaut, ce bateau peut fortement intéresser les amateurs de plongée, qui seront comblés par la grande plage arrière de 1,20 m et l’accès direct, depuis cette plage, à l’immense salle de douche permettant de se changer, de se laver, de rincer les équipements, d’entreposer les bouteilles et les combinaisons.

La grande salle d'eau avec...

...accès direct à la plage arrière,...
















...lavabo et la machine à laver le linge
...les rangements, un WC, le...






























Nous avons eu différents problèmes au cours de notre croisière, mais toutefois minimes et nous pourrions les qualifier de "petits pépins". Maintenant que tout est réparé, Cirrus est parfaitement fiable.




En fait peu d'heures au compteur (464,50 h en 5 ans) et ce convoyage a été un vrai déverminage avec des journées de navigation de 10 à 12 heures !

Temps de travail journalier, répétitif et continu, relativement long par rapport aux 5 années passées.

D'autre part, en dehors de l'entretien annuel obligatoire, il faut impérativement au moins une fois par an, faire le tour complet de tous les colliers, de toutes les vis et des boulons et vérifier leur bon serrage.

L’horodateur marque 571,20 heures, soit 106,70 heures de fonctionnement sur 12 jours. Pratiquement un quart du temps global pour le convoyage !

Nous quittons le bord pour prendre le TGV de 14h18 qui nous déposera à Massy-Gare TGV à 17h28 soit 3h10 de trajet. N’est-ce pas super ?

Et nous voilà replongé dans la vie terrienne loin des flots, dur dur !

Pour nous permettre d'assurer votre convoyage, en toute sérénité, cliquez sur le lien: "Questionnaire de convoyage" et faites-nous le parvenir après l'avoir soigneusement rempli.

Par avance merci,

Nautiquement vôtre...
Alain

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Par avance merci !


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3 commentaires:

  1. Véro - bateau Shamu - vient de lire votre convoyage de Cirrus. Ai beaucoup apprécié les détails au fil du parcours : détails aussi bien techniques, que de navigation ou touristiques. L'histoire en est que plus vivante, ça donne envie de naviguer en automne même si la nuit tombe vite et que les feuilles mortes encrassent le circuit de refroidissement ! Vive le keel cooling !

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  2. C'est dommage que le tirant d'air soit si bas, mon Grand Banks 36 avec ses 3,85 de tirant d'air ne pourrait pas passer. Si je me trompe, dites le moi car au vu de ces tunnels et petits ponts seule une péniche peut passer. Une question: Si le tirant d'air est au moins égal à 5 mètres de la Méditerranée à Lyon, je pourrais négocier la portion impossible en cargo dans une péniche. Votre avis? Merci d'avance Pierre. zena.pierre@hotmail.fr

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    1. Effectivement de la Méditerranée à Lyon vous pouvez naviguez directement avec votre Grand Bank et même jusqu’à Saint-Jean de Losne, ce qui fait déjà une très belle balade aller et retour…
      Ensuite le canal du Rhône au Rhin est limité à 3,50 m en TA au centre de l’arche des ponts et 3,10 m pour le canal de Bourgogne et 1,80 m pour les TE pour ces 2 canaux !!! Donc impossible de passer ni avec le Grand Bank, ni avec celui-ci dans une péniche ???
      Car la hauteur libre totale sans pied pilote, ni sécurité est de 3,50 m + 1,80 m soit 5,30 m pour le canal du Rhône au Rhin… Et ce ne sont que des valeurs théoriques qui varient selon la saison, en sachant qu’en 2013 il y a beaucoup d’eau ! Et 30 cm seulement de rab pour éviter de racler le fond, est impossible !

      Expliquez moi quel est votre projet exacte de navigation.

      Bien cordialement

      Alain

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